天宫黛

仓库。

Un texte un jour 20170816

Tout cela est exécrable ; mais heureusement rien n’est plus faux, Voltaire
--

Chaque animal a son instinct ; et l’instinct de l’homme, fortifié par la raison, le porte à la société comme au manger et au boire. Loin que le besoin de la société ait dégradé l’homme, c’est l’éloignement de la société qui le dégrade. Quiconque vivrait absolument seul perdrait bientôt la faculté de penser et de s’exprimer ; il serait à charge à lui-même ; il ne parviendrait qu’à se métamorphoser en bête. L’excès d’un orgueil impuissant, qui s’élève contre l’orgueil des autres, peut porter une âme mélancolique à fuir les hommes. C’est alors qu’elle s’est dépravée. Elle s’en punit elle-même : son orgueil fait son supplice ; elle se ronge dans la solitude du dépit secret d’être méprisée et oubliée ; elle s’est mise dans le plus horrible esclavage pour être libre.
On a franchi les bornes de la folie ordinaire jusqu’à dire « qu’il n’est pas naturel qu’un homme s’attache à une femme pendant les neuf mois de sa grossesse ; l’appétit satisfait, dit l’auteur de ces paradoxes, l’homme n’a plus besoin de telle femme, ni la femme de tel homme ; celui-ci n’a pas le moindre souci, ni peut-être la moindre idée des suites de son action. L’un s’en va d’un côté, l’autre d’un autre ; et il n’y a pas d’apparence qu’au bout de neuf mois ils aient la mémoire de s’être connus... Pourquoi la secourra-t-il après l’accouchement ? Pourquoi lui aidera-t-il à élever un enfant qu’il ne sait pas seulement lui appartenir » ?
Tout cela est exécrable ; mais heureusement rien n’est plus faux.

评论